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janvier 2018 

  

« Celui qui est le maître de lui même est plus grand que celui qui est le maître du monde » Bouddha 

 

Le séjour d’un ostéopathe à « Dhulikhel Hospital » 

  

La médecine, ou « l’art de guérir »,  a toujours été une science et une pratique qui m’a fasciné dès le jeune âge. Étudier le corps humain pour connaître toute sa structure miraculeuse et son fonctionnement complexe afin de préserver sa santé mentale et physique à l’aide de moyens prophylactiques, et de le soigner en cas d’apparition d’une ou plusieurs pathologies. De plus, inclure et préserver cette science et pratique noble dans notre société moderne forte évolutive et hétérogène demeure toujours un grand défi, car il s’agit d’une science qui n’a pas de prix, mais par contre un grand coût. Le fait qu’elle présente un grand coût permet d’une part de faire tourner une économie, mais d’une autre part de se rendre vulnérable aux abus suivant le dicton « le malheur des uns fait le bonheur des autres. » 

  

Grâce aux découvertes scientifiques et l’apparition de biotechnologies dans les deux derniers siècles, la médecine et sa pratique ont fort évolué. Leurs connaissances se sont multipliées et complexifiées, d’où la naissance de services de spécialisation et de nouveaux professionnels de santé pour garantir une prise charge médical performante en associant les connaissances scientifiques modernes, les compétences du personnel soignant et des attentes du patient. Il n’est plus possible qu’un seul médecin sait assurer tous les soins adéquats, car tout humain présente un champ de connaissances et de compétences limité qui est propre à lui, d’où le détachement  du paternalisme médical et la naissance d’une prise en charge pluridisciplinaire. L’approche pluridisciplinaire a pour objectif de remplacer le « je décide/j’affirme/je parle » du modèle médical hiérarchisé , où le médecin ou le chef de service possède le dernier mot, par le « j’écoute » pour assurer une collaboration sereine entre les différents professionnels de santé , et ceux aussi avec le patient, pour éviter toute domination et ainsi toute dérive qui pourrait nuire au bien être du patient. 

  

Mon choix d’avoir entamé des études d’ostéopathie et de nutrition humaine s’est réalisé en m’apercevant que la médecine moderne évolue principalement dans la recherche physiologique et clinique de processus lésionnels dans les pathologies avancées, mais elle est souvent démunie dans la prise en charge de processus dysfonctionnels qui peuvent être responsables pour différents symptômes ou syndromes, et lors d’absence d’une prise en charge adéquate de ceux-ci, peuvent évoluer vers des processus lésionnels entraînant ainsi des pathologies lourdes. J’ai décidé de pratiquer plutôt une médecine préventive, voir corrective, qui ne remplace en aucun cas l’éfficacité d’une prise en charge curative par la médecine moderne, mais qui lui est plutôt complémentaire. L’ostéopathie, comme aussi toutes les autres médecines « alternatives » permettent d’agrandir la pluridisciplinarité médicale en collaborant avec la médecine moderne, aussi dite « orthodoxe ». 

  

C’est en ayant cette vision d’une médecine pluridisciplinaire, où les différents professionnels s’écoutent, partagent leurs connaissances et collaborent sereinement, que je suis arrivé au Népal. Je ne savais pas vraiment ce qui m’attendait et ce que je pouvais apporter aux népalais, mais je voulais dans un premier temps surtout les écouter et les apprendre à connaître pour éviter toute maladresse blessante et d’être mal vu par la suite, malgré que j’avais très envie de partager mon idéalisme, mes connaissances et ma pratique ostéopathique. J’avais bien raison de rester assez réservé et observatif lors des mes premiers jours, car c’est avec la plus grande fierté que m’a été présenté le Dhulikhel Hospital et j’avoue que j’étais très surpris. Sachant que le Népal fait partie des pays asiatiques les plus pauvres, je ne m’attendais jamais à découvrir un complexe hospitalier moderne sur une superficie énorme, comprenant de l’équipement et d’instrumentation médical de dernière génération avec un personnel très bien formé. 

  

Dhulikhel Hospital ressemble en effet aux complexes hospitaliers occidentaux reprenant la même structure et la même organisation interne, càd nous avons un hôpital « classique » où les patients s’inscrivent à l’acceuil et ils sont ainsi envoyés dans les différents services de spécialisation en fonction de leur pathologie ou de leur souffrance. Même le langage médical leur est inculqué en anglais et non en népalais, dans l’objectif de s’ouvrir à la communauté internationale et j’avoue que c’était plutôt moi qui avait dû mal pour m’exprimer, car j’ai dû traduire mes connaissances médicales, qui m’ont été inculquées en français, en anglais. Malgré que l’objectif de créer « un hôpital moderne à la hauteur des critères occidentales » est clairement bien accompli, les népalais ne se contentent pas de leur résultat actuel et désirent de l’agrandir davantage le complexe hospitalier en construisant des nouvaux centres, comme exemple une tour à 7 étages comprenant que des soins dentaires, orthodentistes et stomatologiques. Ils désirent de devenir le centre hospitalier le plus grand et le plus moderne du pays et de s’agrandir sous forme d’un large réseau de petites cliniques sur l’ensemble du territoire népalais. Les petites cliniques en dehors des grandes villes, qu’ils nomment les « out-reached centers », ont pour objectif de garantir des soins médicaux de base aux populations rurales qui vivent principalement sur des zones difficilement accessibles aux services d’urgence en cas d’accident, d’une épidémie ou d’une catastrophe naturel (inondations, tempêtes et tremblements de terre). Or, lors du dernier grand tremblement de terre en 2015, beaucoup  de ces petites cliniques ont été détruites ou fortement endommagées, et j’étais très ravi d’apprendre que beaucoup d’associations caritatives, comme Nepalimed et Actions pour un Monde Uni, viennent en aide pour les rénovations ou les reconstructions de différentes cliniques. 

  

Ce qui m’a aussi fort surpris au Népal, c’est l’expansion de la pollution et des mauvaises habitudes agro-alimentaires. Kathmandu, comme d’autres villes (Bhaktapur, Dhulikhel, Pokhara) sont devenus quasi irrespirables, et partout où on se déplace, on s’aperçoit que les déchets plastiques (principalement des emballages) contribuent malheureusement à décorer les splendides paysages népalais. Nous détenons aussi déjà les connaissances que ce plastique se divisera dans du micro-plastique qui sera ingurgité par les animaux locaux et qui finira malheureusement dans les intestins des népalais. Les géants capitalistes ont malheureusement aussi déjà planté leurs drapeaux sur le territoire népalais et influencé le mode de vie de sa population, qui payera dans le futur de lourdes conséquences. Dhulikhel Hospital se bat courageusement pour limiter les souffrances dues à des pathologies aïgues issues de traumatismes et d’infections, mais est-ce que le complexe hospitalier sera-t-il à la hauteur de faire face à des pathologies chroniques et dégénératives dues à la pollution et des toxémies dues à la malbouffe? L’hôpital s’autofinance principalement avec les frais d’inscription universitaires, avec les payements médicaux de patients fortunés venant de l’étranger et avec le soutien de onze organisations non-gouvernementales, mais les pathologies chroniques alourdiraient fortement les frais médicaux et je crains que l’hôpital n’aurait pas d’autre choix que de se tourner vers une stratégie de privatisation et de collaboration avec de grosses entreprises pharmacologiques et d’autres pour survivre. En autres termes, un projet social naissant d’une volonté d’aider et de soigner toute la population népalaise, même les gens les plus dépourvus, pourrait de terminer vers un complexe hospitalier géant qui ne serait qu’accessible à une population exclusive pouvant se payer des frais médicaux. 

  

Des solutions existent pour éviter un tel scénario dramatique, mais elles consistent à agir préventivement avant qu’il soit trop tard en éduquant les népalais de revenir à leurs vieilles habitudes et de ne surtout pas copier les erreurs occidentales. C’est principalement cette question que je me suis posé durant l’ensemble de mon séjour : Est-ce que les népalais sont-ils prêts d’abandonner immédiatement les nouvelles habitudes acquises, qui offrent pourtant beaucoup de joie à l’instant même, mais aussi beaucoup de souffrance par la suite, ou est-ce qu’ils l’apprendront une fois les conséquences subies ? Lors de mes présentations devant les futurs médecins, j’ai réalisé mon maximum de les informer de la situation médicale occidentale et de prendre garde aux illusions occidentales pour ne pas copier les mêmes erreurs. Je leur ai aussi offert quelques solutions alternatives et des idées de prévention, et bien sûr, c’est avec passion que j’ai raconté de mon métier d’ostéopathe et de l’approche pluridisciplinaire. J’étais bien conscient qu’il m’est impossible de toucher tout le monde, mais j’espère que j’ai su initier quelques futurs prodiges qui suivront partiellement mes conseils et qui trouveront par eux-mêmes des meilleures solutions alternatives pour éviter le pire aux népalais. 

  

Je remercie toute l’équipe de Nepalimed de m’avoir donné l’opportunité de découvrir ce splendide pays et de rencontrer plein de gens adorables qui m’ont inspiré personnellement et professionnellement. 

  

« On voyage pour changer, non de lieu, mais d'idées » - Hippolyte Taine. 

  

Laurent Devalet 

Ostéopathe D.O. 

Rapport vum Laurent Devalet. Hien ass Osthéopathe D. O. an ass als Volontaire an der Clinique zu Dhulikhel. 

1) Rencontre mat der AMU 

Wou ech den Méinden zu Dhulikhel unkomm sin an mech gudd an der Dhulikhel Lodge Resort angeliewt hun, hun ech mech owes op Terrasse gesaat vir ziessen an een Patt ze drenken, hun ech beemol héieren een äleren Mann an eng méi jonk Fra Lëtzebuerg ennert sech schwetzen, an kloer hun ech mir daat net entgoen gelooss an hun mech dann bei hinnen gesaat vir si kennen ze léieren. Et woren den Jang Staar an Carmen Steichen aus der AMU (Actions pour un Monde Uni) déi och an den Népal komm sin vir ze hellefen. Den Jang sot mir daat hien ierch och ganz gudd kennt an hien scheckt ierch een decken léifen Bonjuer. D'Welt as kleng. ;-) 

Si sin hei op Dhulikhel komm, well si och Dhulikhel Hospital ennersetzen andeem si den Bau an Renovation vun 2 kleng Kliniken ausserhalb vun Dhulikhel finanzéiert hun (Baluwa an Chattere Deurali) an si wollten kucken kommen wéi hiren Projet sech entweckelt an si hun mech invitéiert mat ze kommen. Ech sin dann Dennschden an Donnerschden mat hinnen matgangen an Nepalesen hun wirklech super Arbescht geleescht an si woren mam Resultat méi wéi zefridden. Daat as eppes waat ech och bei den Nepalesen gemierkt hun an bewonneren: Si brengen ferteg aus engem Minimum een Maximum ze man, an ech sin just ganz positiv erstaunt. :-) 

Ech wor ganz frou d'AMU begéint an kennengeléiert ze hun, an daat den Jang mir Geleegenheet gin huet déi kleng ausserhalb Kliniken besichen ze goen. D'AMU finanzéiert awer just Konstruktion vun Infrastruktueren an waat Ausstattung vun medezinesch Equipment ungeet, do sot den Jang daat dir ierch dremmer kemmert. :-) D'Klinik zu Chattere Deurali braucht och eng Röntgen (X-Ray) vir méi Autonomie ze hun, well si lo mol mat engem OP ausgestattet, mee si können net all hir traumatologesch Fäll röntgen an mussen se dann emmer op Kathmandu oder Dhulikhel schecken. Leider as Stroossenlaag bis dohinner katastrophal (vill Bulli an wann et reent kennt keen Auto duerch) an si sin dann ganz limitéiert, well si mussen sech dann entscheeden ob si konservativ bleiwen an den Patient just mat Gips oder Medikamenter ze hellefen, oder si gin dofuner aus daat et méi serieux as an opéréieren einfach blann dohinner andeem si réicht den Broch gesin nodeems opgeschnidden as. Den Jang werd AMU froen ob den Comité gewellt as déi Röntgen ze finanzéieren, mee falls net, dann werd hien sech bei ierch mellen. :-) Den Jang an Carmen hun den Donnerschden Dhulikhel verloosst an si sin momentan zu Bhaktapur, an ech begéinen si nexten Dennschden erem, well anscheinend déi Staat wonnerschéin as an si werden mech dobai begleeden. :-) 

 
 

2) Rencontre mat der DHOS an mam Roshan. 

Den Roshan hun ech Dennsden moien kennen geléiert an hien as och komm vir den Jang an Carmen ze empfänken an ze begleeden. Den éischten Kontakt as och super gangen an hien huet mech och an Kontakt gesaat mam Chef (Nishchal) vum Kiné departement an mat der Orthopédie (Dr Rohit Shrestha). Den Nishchal huet sech ganz léif em mech bekemmert an hien huet sech och ganz vill Zait gehol mir ganz Spidol ze weisen mat all den Infrastruktueren an mir och ze erklären wéi Situation vun der Kiné am Népal an och am Spidol as. Ech wor och do ganz positiv iwerrascht wéi rieseg hiren ganzen Centre Hospitalier, wéi moderen an technologesch ausgerüstet as, an wéi si daat perfekt mam Universéitcampus kombinéiert hun, an daat hiren Medezin an Kinéstudium schon een ganz héischen Niveau hun. Wéi ech schon sot, Nepalesen man aus engem minimum een maximum, an si sin mat Herz an Séi voll dobai. Den DHOS huet natierlech lo net grad déi selwescht Infrastruktueren, Kapazitéieren, Technologien, Ausrüstung, den Kader an den Personnel am Verglach zu den europäschen Spidäler, mee wéi si schaffen as just bewonnertswert an si hun schon eng drop. Éierlech gesot, vill vun eisen Dokteren an Kinéen sollen dohinner gescheckt gin domater si mol rem léieren anstänneg klinesch an medezinesch ze schaffen, an si léieren méi vun hinnen wéi si vun eis. Déi eenzeg zwou 2 Saachen wou mir mussen an Zukunft oppassen: 1) Daat Nepalesen trotzdem authentesch bleiwen an zevill an déi westoccidentalesch Modeler faalen andeem si beemol alles daat hun waat mir hun, well dorauser können beemol Abus entstoen an daat géif op laang Dauer finanziell se immens schueden an Spidol kéint enger decker Krise féieren. 2) Mir mussen kucken daat Prevention bei hinnen héisch bleiwt andeem och drun investéiert gett eppes géint Pollution ze man, an daat hir Ernährung an Emfeld gesond bleiwt. Nepalesen hun haaptsächlech géint akut gesondheetlech Problemer ze kämpfen, an daat sin Traumaen an Infektionen. Wann si unfenken chronesch gesondheetlech Problemer ze kréien (Kriibs, degenerativ Krankheeten, auto-immune Krankheeten asw), daat as vill méi schwéier ze  behandlen an daat géif den Budget och explodéieren doen. Mir werden nach eng Kéier driwer schwetzen wann mir eis remgesin. :-) 

 
 

3) Meng Konferenzen. 

Studenten an Personnal woren ganz begeeschtert. Si sin zwar schei während der Presentation, mee ech krut herno vill perséinlech Froen gestalt, gouf op engem Fussballmatch invitéiert an och owes mat hinnen eppes ziessen ze goen an och ze drenken. :-) Déi next as Méindes an Donnerschden. 

 
 

4) Meng Vakanz: 

Mach dir ierch keng Suergen, ech kréien awer meng Zait gudd em andeem ech hei vill wanderen  an besichen gin an rouen mech aus andeem ech och gemiddlech liesen waat ech am Land net oft Geleegenheet hun. :-) 

 
 

Sou, daat as mol den éischten Feedback vum Nepal. 

 

 

 

Ganz léif Gréiss 

 

Laurent Devalet 

Ostéopathe D.O. 

 

33, rue des Champs 

L-8826 Perlé 

+352 691 555 939 

ldevalet.osteopathie@hotmail.com